L'infertilité du côté «psy»

Dernière mise à jour 03/05/16 | Article
L'infertilité du côté «psy»
Tout au long du parcours difficile d’une grossesse médicalement assistée, un psychiatre soutient et conseille les couples en mal d’enfant.

Un diagnostic d’infertilité, c’est un choc. «Sur l’échelle du stress, il est équivalent au deuil d’un être cher. Il peut être très mal vécu même pour ceux qui, a priori, ne souhaitent pas avoir d’enfant», explique le Dr Francesco Bianchi-Demicheli, médecin adjoint agrégé, responsable de la consultation de gynécologie psychosomatique et de médecine sexuelle. Par conséquent, tous les couples suivis en médecine reproductive bénéficient d’un soutien psychologique s’ils le désirent. Dans un premier temps, il s’agit de les aider à surmonter l’annonce d’une infertilité. Sur ce plan, les femmes s’en sortent souvent mieux. Contrairement à une idée reçue, elles intègrent plus facilement l’idée qu’elles ne peuvent pas avoir d’enfant. «L’homme, lui, est touché dans sa virilité. Il aura tendance à refouler, à ne pas en parler. De ce fait, il peut donner l’impression au début de mieux gérer sa souffrance. Avec le temps cependant, cette dernière risque d’évoluer vers des troubles sexuels plus ou moins graves», avertit le sexologue.

L’intervention du psychiatre consiste également à aider les couples à mieux gérer l’évolution des dynamiques sexuelles pendant et après des traitements souvent longs. La procréation médicalement assistée a en effet tendance à orienter les rapports sur la fonction reproductrice. «Or le sexe, c’est d’abord de l’érotisme - pour la majorité des gens. Quand l’acte est polarisé presque exclusivement par la procréation, le désir peut être perturbé. Dès lors, il s’agit d’éviter que les modalités sexuelles spécifiques à cette période de la vie se prolongent au-delà de l’épisode médical», souligne le Dr Bianchi-Demicheli.

Couples sans sexe

Enfin, il arrive aussi que la consultation sexologique devienne le traitement lui-même. Dans environ 10 à 15% des cas, l’absence de grossesse a pour origine un problème d’ordre sexuel. Par exemple, quand les rapports ne sont pas assez fréquents. Il faut savoir que moins d’une relation par semaine ne donne que 17% de chances de tomber enceinte. Alors que deux et plus propulsent ce score à 80%.

Autre situation: quand le couple n’a pas de rapport du tout. «Cela peut sembler curieux. D’autant plus que cela ne concerne pas en majorité des personnes mal informées. Pourtant, ce n’est pas rare. Mais lorsqu’on creuse ces cas, on trouve que la motivation sous-jacente n’est souvent pas le désir d’avoir un enfant. Ces gens consultent avec l’espoir de résoudre un blocage sexuel et une situation de non-dit», affirme le sexologue.

Bien évidemment, la consultation sexologique prend également en charge des cas plus classiques, quand la femme est victime d’une forme ou d’une autre de perturbation physiologique, comme des douleurs lors de la pénétration dues à un vaginisme ou une endométriose. Certaines causes émotionnelles peuvent aussi interrompre le cycle endocrinien et stopper l’ovulation. Et, chez l’homme, il existe toute une série de problèmes liés au désir qui peuvent engendrer des dysfonctions érectiles ou des anomalies de l’éjaculation.

 

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Source

Magazine Pulsations: http://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/n27_pulsations_janvier_fevrier_2016.pdf

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