Contrer l’épidémie de diabète en personnalisant les traitements
Actuellement, 285 millions de personnes souffrent de diabète de type 2 à travers le monde, dont 250 000 en Suisse. On estime qu’en 2030 elles seront 439 millions.
S’il était autrefois appelé le «diabète de l’âge mûr», il touche de plus en plus d’enfants et d’adolescents. Représentant 90% des cas de diabète, le diabète de type 2 est caractérisé par une résistance de l’organisme à l'insuline, l’hormone qui régule la glycémie (concentration de glucose dans le sang). Le plus souvent associé à une alimentation trop riche et à la sédentarité, il peut également résulter d’une prédisposition génétique.
Traitement du diabète
Outre des modifications de l’hygiène de vie indispensables – perte de poids si nécessaire, activité physique régulière et, surtout, régime alimentaire adapté – il existe des traitements médicamenteux du diabète, qui ont pour rôle d’abaisser la glycémie. Ils diminuent la production de sucre par le foie et l’absorption du glucose au niveau de l’intestin, ou encore stimulent la production d’insuline au niveau du pancréas. Ils doivent aussi être pris à vie. Lorsque ces médicaments ne suffisent plus, il faut procéder à des injections quotidiennes d’insuline.
Selon les individus ces traitements sont toutefois plus ou moins efficaces et plus ou moins bien tolérés. Idéalement, chaque personne souffrant de diabète ou de pré-diabète (où la glycémie élevée, mais sans les symptômes de maladie) devrait être prise en charge de façon presque personnalisée. Pour cela il faudrait d’abord mettre au point des tests fiables et définir les différents profils de malades. Qui est à risque de développer un diabète? Avec une progression rapide de la maladie, ou lente? Quel traitement sera le plus efficace?
Vers une personnalisation des traitements
Le projet DIRECT, pour DIabetes REsearch for patient straTification, lancé en février 2012, a pour but de répondre à ces questions grâce à l’analyse de milliers d’échantillons biologiques prélevés chez des patients diabétiques ou pré-diabétiques, traités par médicaments, ou encore par chirurgie bariatrique (anneau gastrique, dérivation du tube digestif…). Ce projet réunit des laboratoires de recherche européens, dont le Département de médecine génétique et développement à l’Université de Genève, et des groupes pharmaceutiques. Il doit durer sept ans – trois années consacrées à la recherche, et quatre aux essais cliniques sur l’homme.