La plupart des tumeurs sont opérables
La chirurgie du cerveau, c’est un monde à part. A peu près chaque millimètre carré de matière grise contrôle une pièce du puzzle organique et psychique composant l’être humain. Au sein d’une telle densité, le neurochirurgien assisté d’un outillage technologique de pointe opère avec d’infinies précautions.
En effet, l’ablation d’une tumeur cérébrale fait l’objet d’une préparation minutieuse. Pour éviter au maximum d’abîmer les tissus qui entourent la partie malade, le patient passe une série d’examens IRM (imagerie par résonance magnétique) destinés à déterminer l’importance et la nature fonctionnelle de la région touchée.
«Ces informations fournissent une excellente indication sur l’opérabilité de la tumeur», explique le Pr Karl Schaller, médecin-chef du service de neurochirurgie.
La bonne nouvelle, c’est que 90% des patients souffrant d’une atteinte tumorale sont opérables. La mauvaise, la tumeur réapparaît à plus ou moins long terme dans la plupart des cas. «Nous avons affaire à une maladie systémique du cerveau. La tumeur, c’est la face visible. Il reste toujours dans les tissus environnants une part invisible impossible à traiter», indique le Pr Schaller.
«En règle générale, plus on enlève de cellules tumorales, meilleures sont les chances de survie du patient et plus les traitements complémentaires sont efficaces», reprend le neurochirurgien. La qualité de l’imagerie médicale joue donc un rôle crucial pour atteindre une précision optimale. Les scanners sont également utilisés pendant l’opération elle-même pour guider la main du spécialiste et lui éviter d’infliger du stress aux tissus sains.
300 types de tumeurs
Il existe environ 300 types différents de tumeurs classés en plusieurs catégories, dont les plus importantes sont les gliomes et les méningiomes. Les premiers croissent à l’intérieur du cerveau en détruisant les tissus sains. Les seconds poussent depuis l’extérieur, à partir de l’enveloppe méningée. Ils n’envahissent jamais la matière grise, mais la compriment ou l’irritent. En 2011 aux HUG, quelque 250 patients ont été opérés d’une tumeur du cerveau.
En pratique, le neurochirurgien intervient également dans le cas d’urgence, le plus souvent des traumatismes crâniens causés par un accident de la circulation. Lorsque le pronostic vital est en jeu, le premier geste du neurochirurgien consiste souvent à ouvrir la boîte crânienne pour diminuer la pression interne résultant du choc. «Dans ces situations, la préparation est réduite au strict nécessaire. Chaque minute représente une année de vie du patient», rappelle le Pr Schaller.
Source
Pulsations - mars-avril 2012
Article original: http://bookapp.fr/api/hug/viewer/viewer.php?mag=HUGE_123#13
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