Fausses allergies, vraies intolérances

Dernière mise à jour 19/07/17 | Article
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On dénombre une seule allergie vraie pour quatre intolérances alimentaires... En mimant les symptômes allergiques, ces dernières prêtent souvent à confusion. Des indices existent pour apprendre à les différencier.

Dans l’intolérance, c’est souvent l’aliment en lui-même qui pose un problème. Au contraire de l’allergie où c’est clairement la faute du système immunitaire. Autre différence: lors d’intolérances, l’intensité des symptômes (bouffées de chaleur, rougeurs au visage, urticaire, nausées, vomissements, diarrhées) est directement liée à la quantité ingérée. Les chocs anaphylactiques sont cependant rares. A noter encore que l’intolérance ne doit pas non plus être confondue avec l’intoxication alimentaire due à un champignon vénéneux, une moule pas fraîche ou encore à des œufs pas nets.

Contrairement aux idées reçues, l’allergie alimentaire véritable est rare, surtout chez l’adulte. Pourtant, nombre de personnes se croient allergiques à un aliment. Dans notre société, on a tendance à tenir l’alimentation pour responsable de nombreux maux que l’on ne parvient pas à expliquer. Il ne s’agit pas de mettre en doute les symptômes rapportés par le patient, mais d’éviter le développement de phobies qui pourraient déboucher sur l’exclusion, sans preuves, de certains aliments. Le risque d’une élimination arbitraire est d’aboutir à un régime carencé nuisible pour la santé, sans avoir pour autant résolu les vrais problèmes.

Histamine et tyramine

De nombreux mets qui contiennent de l’histamine, une substance à l’origine d’éruptions cutanées, peuvent déclencher des symptômes très proches de l’allergie: fraises, tomates, chocolat, chianti, fromages fermentés, choucroute, thon en boîte, épinards, nourriture avariée, etc. Autre substance à l’origine de réactions désagréables, la tyramine contenue dans les bananes, le raisin, la charcuterie, certains fromages (gruyère, emmenthal, brie, camembert...), le chocolat, le gibier...

Intolérance au lactose

L’intolérance au lactose résulte d’une incapacité de l’organisme à digérer l’aliment, en raison d’un déficit enzymatique en lactase (une enzyme permettant justement de digérer le lait). Extrêmement répandue dans le monde, notamment en Asie et en Afrique, l’intolérance au lactose donne lieu à des symptômes digestifs. Reste qu’elle est moins fréquente chez nous où on ne la trouve que chez un certain nombre de nourrissons. Suite à une diarrhée banale, ces derniers ont les intestins irrités et éprouvent provisoirement de la peine à digérer le lactose. Résultat, le bébé a une diarrhée qui va durer jusqu’à la régénération de la muqueuse intestinale. Mais il n’y a aucun signe extra-digestif comme dans l’allergie vraie au lait.

Intolérance au gluten

L’allergie vraie à cette substance concerne moins de 1% de la population. Quant à l’intolérance au gluten, appelée aussi maladie cœliaque, elle est en augmentation et touche actuellement 1% de la population en Europe. Pour des raisons génétiques, elle est beaucoup plus fréquente chez les Irlandais et les Finlandais. Il s’agit d’une hypersensibilité de l’intestin grêle à cette protéine. Les complications typiques sont des diarrhées chroniques et des problèmes de croissance chez le petit enfant. Chez l’adulte, en plus des symptômes digestifs, cette maladie auto-immune est aussi associée à des troubles de l’humeur et du sommeil. En cas de suspicion de maladie cœliaque, il est vraiment conseillé de consulter un gastro-entérologue afin de passer des tests approfondis car, à long terme, il existe un risque de développer des cancers digestifs.

Enfin, difficile à chiffrer, il y a l’intolérance non cœliaque au gluten. Cette «nouvelle» maladie provoque chez ceux qui en souffrent des symptômes tels qu’irritabilité et troubles du sommeil. Les tests sont négatifs pour la maladie cœliaque et les signes sont doses-dépendants, à savoir que les désagréments augmentent avec la quantité ingérée.

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Extrait de:

J’ai envie de comprendre… Les allergies, de Suzy Soumaille, en collaboration avec Philippe Eigenmann, Ed. Planète Santé, 2013.

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