«Light» en quoi?
Il était une fois… les produits allégés
Les produits allégés ont été mis sur le marché il y a une cinquantaine d’années. Aujourd’hui associés à une perte de poids et à une alimentation saine, cela n’a pas toujours été le cas. Initialement, ils furent créés pour des raisons économiques dans la période de l’après-guerre, alors que le sucre venait à manquer. Ils furent ensuite valorisés pour des raisons médicales: les produits allégés en sucre étaient conseillés aux personnes diabétiques et les produits allégés en graisses utilisés pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
Dans les années 1980, l’offre s’est décuplée dans un souci de contrôle du poids. C’est à partir des années 1990 que l’angle de la santé et du bienêtre furent mis en avant. Actuellement, ces aliments sont de plus en plus fréquemment enrichis en micronutriments (vitamines, oligoéléments, minéraux…). Les appellations sont variées, mais que signifient-elles exactement?
Qu’assurent les produits «light» ou «basses calories»?
Les produits allégés sont des aliments dont une partie du contenu énergétique (calories) a été retiré, par diminution des graisses, des sucres, voire des deux. Le terme «light» garantit une diminution des calories d’un tiers (par rapport au produit équivalent non-allégé) tandis que l’appellation «basses calories» assure une diminution de moitié. Toutes les autres appellations n’ont pas de définition précise. En quoi les produits sont-ils allégés (sucres, graisses,…)? Dans quel but?
A noter également que réduire le contenu énergétique d’un aliment ne garantit pas qu’il soit meilleur pour la santé. Les produits de substitution utilisés ne sont pas toujours de bonne qualité et peuvent avoir des effets secondaires (laxatifs, par exemple). De plus, dans certains produits, le sucre est remplacé par des graisses, et vice-versa. Autrement dit, un produit allégé en sucre peut contenir beaucoup plus de matières grasses, et inversement. D’où l’importance de s’intéresser aux étiquettes…
Répercussions sur le comportement alimentaire
Se nourrir de manière «light» n’est pas sans conséquences. Tout d’abord, le plaisir procuré par les aliments allégés n’est pas le même et peut mener à des frustrations, suivies par l’ingestion d’autres aliments (allégés ou non).
Dans les plats allégés, les quantités sont souvent diminuées et ne permettent pas toujours de manger à sa faim. Les repas sont souvent suivis de grignotages, ou de compensation lors du repas suivant. Finalement, les produits «light» sont souvent choisis avec bonne conscience et donc… consommés en excès.
Manger «light» allégerait surtout la conscience…
Il semblerait que les produits «light» allègent principalement la conscience et encouragent le grignotage. Ils induisent souvent une perte de repères quant aux sensations de plaisir, de faim et de satiété. En plus de maintenir la vie et la santé, l’acte de manger apporte du plaisir et du réconfort. Il constitue un moment social et culturel privilégié. Lui retirer ces vertus peut mener à de grandes frustrations et induire des troubles alimentaires. Dès lors, mieux vaut manger des aliments traditionnels de manière variée et en quantités raisonnables… L’estomac, la silhouette et le moral en seront d’avantage satisfaits!
Référence
Adapté de «Aliments et boissons allégés: qu’en penser?», Muriel Clarisse et Muriel Lafaille Paclet, Dr Giusti Vittorio , du service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme du CHUV, Ginetta Cesarino Profico, diététicienne à Sion, in Revue médicale suisse 2012; 8: 682-6, en collaboration avec les auteurs.
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