Se débarrasser une fois pour toutes des allergies saisonnières

Dernière mise à jour 16/06/15 | Article
Se débarrasser une fois pour toutes des allergies saisonnières
Yeux qui piquent et nez qui coule ne doivent plus être une fatalité dès que les premiers pollens virevoltent dans l’air. Le vaccin et l’acupuncture donnent d’excellents résultats.

Les personnes allergiques aux pollens peuvent présenter des symptômes dont l’intensité est très variable. Yeux rouges et nez qui coule pour les formes les plus légères, crise d’asthme allant jusqu’à nécessiter une hospitalisation pour les formes les plus sévères. Dans ces derniers cas, le vaccin, ou plus précisément la désensibilisation, donne de très bons résultats mais prend du temps. Guillaume Buss, chef de clinique au Service d’immunologie et allergie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) explique : «La désensibilisation est conseillée pour les personnes qui présentent des symptômes d'asthme allergique ou de rhinoconjonctivite modérés à sévères et chez qui la prise de médicaments n’est pas suffisamment efficace.»

Quelques chiffres

  • 15 à 20 % de la population souffre d’allergies aux pollens.
  • 7% sont des adultes et, parmi les enfants, ils sont 7 à 15% à souffrir d’asthme allergique.
  • 15-25 ans: c’est la tranche d’âge à laquelle apparaissent généralement les allergies saisonnières, mais elles peuvent aussi survenir en dehors de cette période. Les enfants dont un parent est allergique ont plus de risques de l’être également.
  • Seules 4% des personnes allergiques ont recours au «vaccin» qui est pris en charge par l’assurance obligatoire.

Le «vaccin»

Les patients ont alors le choix entre deux méthodes. «La désensibilisation sous-cutanée consiste à injecter des doses croissantes d’allergènes dans l’arrière du bras du patient afin d’induire une tolérance du système immunitaire. Cela se fait à raison d’une fois par semaine pendant trois mois, puis d’une dose par mois pour le reste du traitement. Ce dernier dure trois ans», précise Guillaume Buss.

Une méthode contraignante car elle oblige le patient à se rendre régulièrement à l’hôpital. «L’autre alternative consiste à prendre des gouttes ou des comprimés sous la langue tous les jours pendant trois ans. Le patient commence avant la saison des pollens et poursuit pendant.» Une technique qui permet d’éviter les déplacements, mais qui demande une grande rigueur. «C’est parfait pour les enfants qui ont peur des aiguilles. Les deux méthodes permettent de diminuer nettement la prise d’antihistaminique. Elles donnent de très bons résultats surtout chez les personnes qui souffrent de mono-allergies.»

De janvier à octobre

La saison des allergies commence dès le mois de janvier, avec les pollens des aulnes, bouleaux et noisetiers. Elle se poursuit en avril avec les frênes, puis viennent les graminées (de mai à août) et enfin les herbacées qui débutent en été et se poursuivent jusqu’en octobre. Autant dire que pour certaines personnes, les désagréments peuvent durer longtemps. «Les traitements médicamenteux habituels consistent en des comprimés antihistaminiques à utiliser en spray nasal matin et soir, des gouttes pour les yeux à mettre plusieurs fois par jour et un traitement contre l’asthme à inhaler deux fois par jour, poursuit Guillaume Buss. Plutôt que de traiter les symptômes, la désensibilisation intervient quant à elle sur la genèse de ces derniers.»

Sereina Maibach, conseillère au Centre d’allergies suisses, déplore le peu de succès que rencontre ce vaccin auprès de la population: «Cette thérapie est la seule qui permette de traiter la cause du problème et son taux de réussite est élevé. Pourtant, il n’y a que 4% des personnes atteintes qui la suivent.»

Et l’acupuncture?

Celles et ceux qui ne souhaitent pas recevoir des doses d’allergènes, même sous supervision médicale, peuvent se tourner vers l’acupuncture. «Elle renforce les propres défenses de l’organisme sans recours à des médicaments. Avec l’acupuncture, on ne fait donc pas de désensibilisation, mais on travaille sur le flux des énergies qui parcourent le corps, explique la doctoresse Anna Rosset, radio-oncologue et spécialiste de médecine traditionnelle chinoise. S’il a une réaction exagérée face aux pollens, c’est qu’il y a des déséquilibres dans ce flux. Ceux-ci l’empêchent de lutter seul contre les agressions».

Les aiguilles permettent donc de rétablir l’équilibre. «En règle générale, quatre à cinq séances pendant la période automne-hiver suffisent à lutter contre ce type d’allergies. A cela s’ajoutent quelques séances lors de l’arrivée des premiers pollens. A répéter éventuellement pendant deux ou trois ans, mais parfois les résultats sont là dès la première année.» Selon Anna Rosset, trois personnes sur quatre obtiennent d’excellents résultats avec cette méthode. «L’acupuncture permet de contourner les effets secondaires des antihistaminiques, tels que somnolence ou sécheresse nasale, par exemple.» Car contrairement aux allergies alimentaires, il est bien difficile d’éviter de s’exposer aux pollens.

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