L’espoir d’un vaccin contre le rhume des foins

Dernière mise à jour 26/06/13 | Article
L’espoir d’un vaccin contre le rhume des foins
Un vaccin thérapeutique contre l’allergie au pollen de bouleau, élaboré par une petite entreprise suisse, permettrait de réduire considérablement la durée de la désensibilisation. Il est en cours d’essai clinique.

Trois ans: c’est le temps que dure, en moyenne, le traitement de désensibilisation qui est proposé aux personnes souffrant d’allergies aux pollens. La thérapie consiste à injecter au patient des doses croissantes d’allergènes, c’est-à-dire de la protéine du pollen provoquant l’inflammation des muqueuses. Les résultats sont généralement concluants, mais demandent de la patience. C’est pour tenter d’accélérer le processus qu’une start-up lausannoise, Anergis, s’est lancée dans l’élaboration d’un vaccin thérapeutique, nommé «AllerT».

Son principe est astucieux. Il consiste à utiliser la protéine fauteuse de trouble coupée en morceaux, ce qui a pour effet de leurrer le système immunitaire. Lui qui, habituellement, considère l’allergène comme un dangereux pathogène contre lequel il doit lutter, ne le reconnaît plus lorsqu’il est fragmenté. Cette nouvelle forme d’immunothérapie permet ainsi d’utiliser des doses d’allergène beaucoup plus grandes que celles qui sont employées dans la désensibilisation classique. Et donc d’obtenir le même résultat «en ne faisant que cinq injections, étalées sur deux mois», souligne François Spertini, médecin-chef au service d’immunologie et d’allergie du CHUV et fondateur d’Anergis.

Des patients satisfaits

Le premier de ces vaccins de 2e génération mis au point vise à lutter contre l’allergie au bouleau. Les premiers essais cliniques ont été menés en 2009 sur une vingtaine de patients qui ont ensuite été suivis pendant deux ans. Ils se sont révélés positifs, puisque «les questionnaires remis aux participants à l’étude ont révélé que ces derniers étaient globalement satisfaits», constate l’allergologue.

La deuxième phase des essais a donc pu démarrer. Il s’agit d’une étude «multicentrique»: elle est menée dans divers hôpitaux en Suisse et dans plusieurs pays européens et englobe 240 personnes. Les patients sont cette fois divisés en trois groupes, le premier recevant un placebo, et les deux autres des injections d’AllerT, à des doses différentes. «Nous souhaitons évaluer la sécurité du vaccin, mais aussi déterminer la dose qui semble la plus efficace», explique François Spertini. Si les résultats sont concluants, les essais de phase III, qui porteront sur un millier de personnes, pourront alors démarrer. «Nous espérons pouvoir atténuer leurs réactions allergiques, de manière durable», souligne François Spertini.

En cas de succès, le principe pourrait être extrapolé pour élaborer d’autres vaccins, notamment contre les pollens des graminées et de l’ambroisie et même contre les acariens.

Articles sur le meme sujet
vivre_avec_allergie

Vivre avec une allergie

Le diagnostic est tombé: vous souffrez d’une allergie et devez adapter votre vie en conséquence.
allergies_facteurs_risque

Les allergies et leurs facteurs de risque

La plupart des allergies sont liées à une prédisposition familiale. Certains facteurs de risque externes liés à notre environnement favorisent néanmoins leur développement.
allergie_pollens

Comprendre l’allergie aux pollens

Le calendrier pollinique paraît bien long, surtout quand on commence tôt la saison. A l’image des personnes sensibilisées au noisetier qui sortent leur mouchoir dès le mois de février…
Videos sur le meme sujet

Qu'est-ce qu'une allergie?

Notre corps est sans cesse confronté à des substances qui se trouvent autour de nous, comme l'air, les microbes, les poils des animaux domestiques. Parfois, notre système immunitaire réagit de façon exagérée à certaines de

Rhume des foins: à vos souhaits!

Le rhume des foins empoisonne la vie de nombreuses personnes. Grâce à des tests, on est aujourd'hui en mesure d'identifier les pollens responsables d'allergie chez les personnes atteintes, et donc de mieux gérer.