Troubles bipolaires: s’occuper aussi des proches

Dernière mise à jour 12/06/18 | Article
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Les troubles bipolaires suscitent souvent de l’incompréhension et un sentiment d’impuissance dans les familles concernées. Des séances de soutien organisées aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) permettent aux proches de trouver leur place dans la prise en charge.

L’humeur en montagnes russes? Les troubles bipolaires sont caractérisés par des épisodes de dépression et des phases d’extrême exaltation appelées épisodes maniaques. Les personnes qui en souffrent doivent parfois faire face à des crises euphoriques ou à de très importantes baisses de moral, pouvant durer de plusieurs jours à plusieurs mois. Une situation souvent compliquée pour les proches, qui peinent à savoir quelle est la meilleure attitude à adopter en fonction des différentes émotions engendrées par la bipolarité.

Informer et partager

Informations pratiques

Les sessions «Groupe proches des personnes avec troubles bipolaires» ont lieu tous les 2e et 4e mercredis du mois, de 18 h à 20 h. La formation est ouverte à tous, y compris aux proches de patients qui ne sont pas suivis aux HUG.

Prix: 120.- CHF pour toute l’année par personne ou 150.- CHF pour deux participants de la même famille.

Informations et renseignements: alexandra.groz@hcuge.ch / veronique.giacomini@hcuge.ch

Afin de pallier cette incertitude, une formation, associée à un groupe de soutien, aide les proches de personnes souffrant de troubles bipolaires à comprendre le rôle qu’ils peuvent jouer face à la maladie. «L’objectif est multiple, souligne la Dre Hélène Richard-Lepouriel, médecin responsable de l’unité des troubles de l’humeur. D’une part, nous essayons de leur apporter une information simple, précise et de qualité sur les troubles bipolaires. D’autre part, nous leur offrons un espace de discussion et de soutien mutuel. Enfin, nous leur transmettons certains outils qui peuvent les aider à traverser une crise.»

Conduite par une psychologue, une infirmière et un infirmier spécialisés, la formation est composée d’une vingtaine de séances réparties tout au long de l’année. Une séance sur deux est consacrée au «groupe ressource», qui invite les participants à partager leurs expériences et à rechercher des stratégies face aux problématiques rencontrées par leur proche ou eux-mêmes. Les autres séances sont dédiées à l’information et peuvent parfois être co-animées par des spécialistes externes, invités en fonction des besoins des participants. Aurélie, dont le conjoint souffre de trouble bipolaire, a particulièrement apprécié l’intervention d’un médecin spécialisé en génétique. «J’avais beaucoup de questions au sujet de l’éventualité d’une transmission de la maladie aux descendants. C’était donc très intéressant de pouvoir discuter avec des personnes qui ont des connaissances aussi pointues dans le domaine.»

Trouver sa place

Pour la Dre Richard-Lepouriel, les bénéfices de ces rencontres sont nombreux. «Les proches ont un vrai rôle de prévention à jouer. Ils peuvent aider à repérer les tout premiers signes de crise, qui sont parfois subtils. Les sensibiliser à cet aspect permet de prévenir les rechutes et d’améliorer le pronostic global de la maladie.» La personne touchée par le trouble y trouve d’ailleurs également son compte. Elle peut ainsi fonctionner en partenariat avec ceux qui l’entourent et a souvent le sentiment d’être mieux comprise.

«Ce groupe permet tout simplement d’aborder les réalités de la vie quotidienne, témoigne Nicole, l’une des participantes. C’est vraiment important pour nous, les proches, de pouvoir être inclus dans le système d’accompagnement. Ces séances nous donnent le sentiment d’être pris en compte. Elles sont une opportunité d’échanger et de recevoir une forme de reconnaissance.» Puisqu’il y a autant de parcours différents que de troubles, les témoignages des uns et des autres, basés sur l’entraide, sont souvent très instructifs. «Grâce au groupe de parole, on se sent moins isolé. On a même le droit de se plaindre et ça aussi, ça fait parfois du bien!», conclut Aurélie en souriant.

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Article repris du site  pulsations.swiss

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