La vieillesse se prépare tôt

Dernière mise à jour 15/05/19 | Article
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Bien qu’inéluctable, prendre de l’âge ne doit pas nécessairement être vécu comme une fatalité. Une activité physique et cérébrale, mais aussi un bon entourage sont des clés d’un vieillissement réussi.

83 ans. C’est l’espérance de vie moyenne* en Suisse. Un chiffre qui place notre pays en deuxième position mondiale. Grâce aux progrès de la médecine, nous avons gagné des années de vie supplémentaires. «Mais vivre plus longtemps ne signifie pas forcément vivre mieux, souligne la Pre Dina Zekry, médecin-cheffe du Service de médecine interne de l’âgé des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). En ajoutant des années à la vie, il est aussi nécessaire d’ajouter de la qualité de vie aux années.» Un vieillissement réussi? De vieux jours autonomes, sans maladie ni handicap physique ou cognitif.

Bonnes habitudes

Inégalité de l’âge

Nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement. Au cœur de cette différence se trouve la notion de fragilité. Une personne âgée est dite «fragile» quand elle ne se remet jamais du stress provoqué par une maladie bénigne ou un accident. Cette vulnérabilité dépend de la santé physique (comorbidités, état nutritionnel, addictions), mais également de l’état psychique (dépression, troubles cognitifs, moral) et de l’environnement social. «D’où la nécessité d’une évaluation gériatrique globale, qui prend en compte de multiples facteurs, argumente la Pre Dina Zekry, médecin-cheffe du Service de médecine interne de l’âgé des HUG. En dépistant la fragilité le plus tôt possible, on peut tout mettre en œuvre pour garantir la qualité de vie de nos aînés.»

Pour essayer d’atteindre cet objectif, il faut anticiper! «La vieillesse, ça se prépare tôt», explique la Pre Zekry. D’abord en évitant d’adopter des habitudes nocives, comme le tabac ou l’alcool. Une alimentation variée et équilibrée protège des maladies cardiovasculaires et du déclin cognitif. Quant à l’activité physique, l’idéal est de s’y mettre le plus tôt possible. Nul besoin de faire des prouesses sportives, l’important est de bouger. Les bénéfices sont nombreux: diminution des risques de maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose, meilleur équilibre et ralentissement de la fonte naturelle des muscles. L’activité physique agit aussi sur notre cerveau. Une étude américaine a montré que 40 minutes de marche trois fois par semaine augmentent la taille de l’hippocampe, structure déterminante pour le maintien de notre mémoire.

Souvent oubliée, la perte des sens réduit fortement la qualité de vie. Une baisse de l’ouïe ou de la vue risque d’isoler le senior. Des appareils auditifs et des lunettes sont des solutions simples pour y remédier. Quand l’odorat et le goût sont touchés, le plaisir de manger disparaît. Chez les plus âgés, 60% des patients ne mangent pas en suffisance. Assurer un bon apport en calories est primordial pour garder de l’énergie.

Être bien entouré

Prendre soin de son corps, c’est bien, mais il ne faut pas oublier le psychique. La dépression touche en effet de nombreuses personnes âgées. Pratiquer des loisirs plaisants permet de rester actif et de donner du sens à ses journées. En faisant travailler son cerveau, on le préserve du déclin cognitif. Lire, jouer aux échecs ou suivre des cours stimule les neurones et lutte contre la routine.

Le lien avec les autres est aussi déterminant pour un vieillissement réussi. Les relations amicales protègent de l’isolement social, néfaste pour la santé physique et mentale. «Parmi mes patients centenaires, j’entends souvent la même astuce pour mieux vieillir: être gentil et tolérant, témoigne la Pre Zekry. Bien que ce ne soit pas scientifiquement prouvé, cela montre que les seniors en forme accordent de l’importance au rapport à autrui et au lien social.» Il a même été établi que les personnes âgées qui sont en couple sont en meilleure forme. Pour les autres, il existe de nombreuses façons de créer des relations: voir ses petits-enfants, s’inscrire à une université du troisième âge ou à un club de lecture. Le choix est vaste!

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* L’écart entre hommes et femmes s’amenuise. Il est désormais de quatre ans: 81 ans pour les premiers et 85 ans pour les secondes. Il était de six ans en 1997, soit 76 et 82 ans.

Article repris du site  pulsations.swiss

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