Un bracelet pour détecter le cancer

Dernière mise à jour 01/09/15 | Article
Un bracelet pour détecter le cancer
C’est le nouveau pari de Google: développer un appareil qui diagnostiquerait le cancer à un stade précoce. Prometteur? L’avis d’un spécialiste.

Et si la lutte contre le cancer passait par le port d’un bracelet capable de détecter, en temps réel, des cellules malignes dans votre organisme? C’est le nouveau défi du géant américain Google, qui multiplie les annonces dans le domaine de la santé. Sa filiale, Google X, a révélé l’automne dernier travailler sur l’élaboration d’un bracelet anticancer. Les informations techniques sur cet accessoire futuriste sont encore floues, le produit étant au stade du développement. Néanmoins, «c’est un projet crédible et prometteur, qui s’appuie en partie sur des techniques existantes», déclare Idris Guessous, médecin responsable de l’Unité d’épidémiologie populationnelle aux Hôpitaux universitaires de Genève.

L’utilité d’un dépistage

Ce bracelet se base sur l’utilisation de nanoparticules, absorbées via un comprimé, et sur le procédé de luminescence. Ces nanoparticules sont capables de reconnaître des protéines exprimées par les cellules tumorales. Elles s’y fixent et s’illuminent. Par un mécanisme de reconnaissance entre les nanoparticules illuminées et le bracelet, ce dernier détecterait alors les cellules problématiques.

«Le principe s’utilise déjà en médecine dans un but diagnostic. Par exemple, avant une IRM ou un scanner, le patient avale un produit de contraste permettant de mettre en lumière des zones d’intérêt spécifiques. Mais on ne sait pas encore capter les signaux lumineux par voie transcutanée, donc via un bracelet, explique Idris Guessous. Autre inconnue, trouver des protéines capables de détecter tout type de cancer, comme l’envisage Google.»

Mais la recherche de cellules cancéreuses pose d’autres questions: celles de la probabilité de développer réellement la maladie, et de la nécessité de faire des examens diagnostics. «Ce n’est pas parce qu’on a des cellules malignes que l’on va développer un cancer. C’est emblématique pour la prostate, une glande dans laquelle on trouve bon nombre de cellules tumorales dormantes chez les plus de 50 ans. Or tous ne vont pas souffrir, et encore moins mourir, d’un cancer de la prostate. Le risque auquel exposerait ce bracelet serait de découvrir continuellement du matériel tumoral et de ne pas savoir qu’en faire!» Aussi, la médecine préventive n’a de sens que si un traitement efficace existe et permet de diminuer les complications liées à la maladie ou la mortalité. Ce n’est le cas que pour une minorité de cancers et de maladies.

Pour le médecin, à moyen terme, l’intérêt réel d’un bracelet anticancer s’inscrit avant tout dans un but de recherche, et non dans une application clinique individuelle. A plus long terme, des patients en rémission ou des personnes à haut risque de développer un cancer en raison de leur bagage génétique, de leur contexte ou de leur mode de vie, pourraient peut-être bénéficier de telles informations.

Articles sur le meme sujet
P17-02_cancer_côlon

Cancer du côlon: dépister pour diminuer la mortalité

Le cancer du côlon est une maladie difficile à diagnostiquer car elle progresse longtemps de manière silencieuse. La dépister après 50 ans, soit par coloscopie, soit en testant la présence de sang dans les selles, diminue par deux le risque de mourir de ce type de cancer.
PS37_dépistage_frottis_anormal

Dépistage: ce que signifie un frottis anormal

Le frottis est devenu banal pour une grande majorité des femmes. Mais cet examen étant un outil de dépistage du cancer du col de l’utérus, recevoir des résultats anormaux peut susciter des inquiétudes souvent injustifiées.
PULS_quel_depistage_age

Quel dépistage, pour qui, à quel âge?

Ce tableau donne les recommandations générales élaborées par le Service de médecine de premier recours. Elles restent à discuter au cas par cas avec son médecin traitant et les spécialistes requis si besoin. Certains actes sont généralement inclus dans les consultations classiques (prise régulière de la tension artérielle par exemple), quand d’autres nécessitent une prescription médicale spécifique ou sont proposés dans le cadre d’un programme organisé le dépistage (cancer du sein, cancer colorectal)
Videos sur le meme sujet

Des chiens qui flairent le cancer

Sarah Dirren présente le projet K-dog dont l'objectif est d'utiliser l'odorat des chiens pour détecter les cellules cancéreuses, celles du cancer du sein.

Cancer du côlon: qu'attend-on pour dépister?

4200 nouveaux cas par an, 1600 décès: en Suisse, le cancer du côlon rectum est l'un des trois cancers les plus fréquents

Cancer du côlon: dépister c'est soigner

Le cancer du colon est l'un des cancer les plus fréquents. Il est mortel pour 1600 personnes par année en Suisse. Ce cancer peut être pris en charge tôt afin d'améliorer les chance de traitement. Comment faire? L'antidote nous aide à en savoir plus.
Symptômes sur le meme sujet

Ganglion

J'ai une grosseur/un ganglion qui m'inquiète