Tu prends la pilule?

Dernière mise à jour 19/12/11 | Top conseils
pillule contraceptive
S’il existe de nombreuses méthodes contraceptives, il existe aussi une variété de pilules. En définitive, pourquoi choisir la pilule aujourd’hui et laquelle ?

En 2010, la pilule contraceptive a fêté ses 50 ans. En Suisse, malgré la concurrence de plus en plus forte exercée par les autres moyens de contraception, elle reste en tête de liste des prescriptions. Selon l’Enquête suisse sur la santé (OFS 2007), plus de 30% des 15-34 ans l’ont adoptée. Au fond, relève le Dr. Didier Schaad, spécialiste en gynécologie et obstétrique à Lausanne : « Demander la pilule est devenu une expression pour dire que l’on veut une contraception ». S’il existe de nombreuses méthodes contraceptives, il existe aussi une variété de pilules. En définitive, pourquoi choisir la pilule aujourd’hui et laquelle ?

Tour d’horizon en cinq points

La pilule : comment ça marche ?

Les hormones libérées vont inhiber l’ovulation en agissant sur l’hypophyse dans le cerveau. Elles influent également sur la muqueuse utérine et la glaire cervicale pour empêcher le passage des spermatozoïdes.

Les deux grandes classes de pilule

La contraception oestro progestative

Il existe deux grandes classes de pilules. La première, la plus classique, est une combinaison d’œstrogènes et de progestérone. Elle se prend habituellement durant 21 jours, période suivie d’une pause de sept jours, pendant laquelle les règles apparaissent. Cette pause étant tout à fait artificielle, le comprimé peut aussi être pris en continu. Certaines marques proposent d’ailleurs aujourd’hui des emballages avec un comprimé pour chaque jour du mois, dont certains sont des placebos.

La contraception progestative seule (ou mini-pilule)

La seconde, ne contient quant à elle que de la progestérone. Elle se prend de manière continue chaque jour du mois et supprime ainsi l’apparition des règles. On la prescrit généralement lorsque la patiente présente des risques thrombo-emboliques en raison de son âge (généralement au-delà de 40 ans) ou d’antécédents familiaux, en cas de tabagisme (plus de 15 cigarettes par jour au-delà de 35 ans selon les recommandations américaines), de migraines importantes et, en principe, après l’accouchement et pendant l’allaitement.

http://www.larousse.fr/encyclopedie/flash/Contraception/1100525

Les avantages de la pilule
  • Sa fiabilité
    La pilule reste un moyen de contraception sûr même si sa fiabilité est moins bonne que celle d’autres contraceptifs hormonaux. Selon l’indice de Pearl en effet, on estime que sur 1000 femmes sous pilule, entre 3 et 80 grossesses surviennent par année. Selon ce même indice de référence, l’injection (0.5 à 30/1000), l’implant (0.5 / 1000) ou le stérilet hormonal (6 à 8/1000) sont considérés comme des méthodes plus fiables.
  • Ses multiples combinaisons hormonales
    Il existe sur le marché une cinquantaine de sortes de pilules et une quinzaine de préparations originales. On distingue deux grandes classes de pilule (lire ci-dessus) : la pilule combinée composée d’oestrogènes et de progestérone ; et la pilule à base de progestérone uniquement. Grâce aux différents dosages et combinaisons hormonales existants, le médecin peut adapter sa prescription en fonction des besoins individuels de sa patiente. C’est un avantage que ne partagent pas d’autres types de contraceptifs hormonaux comme l’anneau, le patch ou l’implant par exemple.
  • Son caractère réversible
    Une fois que la femme stoppe la prise de la pilule, elle peut à nouveau tomber enceinte. Contrairement aux idées reçues, la prise prolongée de la pilule ne diminue pas la fertilité.
  • Son prix
    La pilule reste un mode de contraception abordable. Le prix d’une plaquette varie entre 6 CHF et 25 CHF environ.
  • Son accessibilité
    Parce que la pilule s’absorbe par voie orale, elle demeure une méthode de contraception simple et populaire, contrairement au stérilet, à l’implant ou à l’injection (par exemple) qui nécessitent l’intervention du gynécologue, pouvant être ressenties comme plus invasives.
  • Son effet protecteur sur certains cancers
    La pilule augmente les risques du cancer du sein (lire ci-dessous), mais elle a plutôt un effet protecteur sur certains cancers (ovaire, endomètre, côlon)
  • Ses effets thérapeutiques ou ses autres indications médicales
    En marge de son indication première, la pilule combinée (ou oestro-progestative) peut être prescrite pour améliorer les problèmes d’acné, pour régulariser le cycle, diminuer les douleurs menstruelles et l’intensité des règles –une indication particulièrement intéressante chez les jeunes filles. Elle peut également avoir un effet positif sur les symptômes d’hirsutisme ou des ovaires polykystiques.
Les inconvénients liés à la prise de la pilule

De manière générale, la prise quotidienne de la pilule à une heure précise peut s’avérer contraignante. La problématique de l’oubli peut contraindre certaines femmes à renoncer à ce mode de contraception. En effet, le moindre manquement peut rapidement déclencher une ovulation, avec le risque qu’une grossesse non désirée survienne.

Aussi, la pilule est une méthode de contraception peu adaptée aux femmes qui voyagent beaucoup et qui sont fréquemment soumises au décalage horaire.

Puis, des problèmes d’absorption peuvent se présenter en raison de maladies intestinales (avec vomissements) ou en raison d’interactions fâcheuses avec certains médicaments (antibiotiques par exemple).

En particulier, la pilule combinée peut entraîner :

  • Les effets secondaires suivants : tensions dans la poitrine, migraine, oedèmes des membres inférieurs, hypertension artérielle, baisse de la libido, nausées, vomissements, troubles de type neuro-psychologiques (sensation d’être différente, comme dépersonnalisée)
  • Une augmentation des risques de cancer du sein
  • Un plus grand risque de thrombose : jusqu’à trois fois plus grand selon le type de pilule.

La pilule à base de progestérone peut entraîner :

  • une baisse de la libido
  • une modification de l’humeur, une tendance dépressive
  • de l’acné
  • une prise de poids
  • des saignements occasionnels et anarchiques appelés « spotting »
A chaque femme sa pilule

Lorsque le médecin prescrit la pilule contraceptive, il va tenir compte des aspects suivants :

  • Les attentes particulières de sa patiente et ses craintes vis-à-vis de la contraception (prise de poids, fertilité, migraines, fluctuation de l’humeur, baisse de la libido, suppression des règles, oubli, coûts, etc.)
  • Son âge
  • Son poids (problème d’obésité)
  • Son mode de vie (tabagisme, voyages fréquents, etc.)
  • Ses antécédents médicaux et ses prédispositions familiales (risque thrombo-embolique, migraine, AVC, hypertension).

Les effets secondaires de la pilule se manifestent le plus souvent lors des premiers cycles suivant le début de la contraception. Ainsi, le médecin propose généralement de revoir sa patiente après trois cycles pour évaluer la tolérance au mode de contraception prescrit. Si besoin, le spécialiste proposera une autre pilule à sa patiente. Selon le Dr. Didier Schaad, « Il est difficile de prédire à l’avance si la patiente va bien supporter ou non le contraceptif choisi. L’avantage de ce mode de contraception réside justement dans l’existence de nombreuses préparations. On peut ainsi trouver la pilule la plus adaptée à chacune ».

Aussi, la prescription doit être renouvelée chaque année, car, précise encore le Dr. Schaad, « Au fil de sa vie, la femme évolue dans ses besoins, ses attentes, son parcours de santé, son cycle hormonal, ce qui nécessite d’adapter la contraception ».

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