Diabète de type 2: quand l’insuline devient indispensable

Dernière mise à jour 15/12/14 | Article
Diabète de type 2: quand l’insuline devient indispensable
Des injections d’insuline sont nécessaires chez environ 20% des patients atteints de diabète de type 2. Depuis une dizaine d’années, de nouvelles formes d’insuline ont fait leur apparition. Grâce à une durée d’action allongée, elles présentent moins d’effets secondaires.

Le diabète de type 2, ou diabète non-insulinodépendant, est une maladie insidieuse qui peut rester silencieuse pendant de nombreuses années avant d’être diagnostiquée. Des prédispositions génétiques existent, mais d’autres facteurs tels que la sédentarité, le surpoids, un excès de cholestérol ou encore l’hypertension artérielle jouent un rôle important dans la survenue de la maladie ou des complications.

Depuis 20 ans, le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2 est en forte progression dans tous les pays industrialisés. En Suisse, environ 6,5% des adultes entre 35 et 74 ans seraient concernés.

Une maladie évolutive

Au début de la maladie, et contrairement à ce qu’il se passe dans le diabète de type 1, les cellules du pancréas sont encore capables de produire de l’insuline. La prise en charge des patients lors du diagnostic de ce diabète dit «non-insulinodépendant» dépend notamment de l’âge et de la présence ou non d’autres maladies. Des mesures visant à améliorer l’hygiène de vie sont généralement conseillées, une perte de poids étant le plus souvent bénéfique. Des médicaments antidiabétiques (par exemple la metformine) peuvent également être prescrits.

La maladie évolue avec le temps et, après plusieurs années, les cellules pancréatiques perdent leur capacité à sécréter l’insuline. La concentration de glucose dans le sang augmente alors progressivement; les hyperglycémies surviennent. Des symptômes tels que des envies fréquentes d’uriner (polyurie), une soif persistante (polydipsie), une perte de poids ou une fatigue inhabituelle peuvent indiquer une décompensation de la maladie. Comme dans le diabète de type 1, il peut alors être nécessaire de compléter le traitement antidiabétique oral par des injections d’insuline, afin de normaliser la glycémie.

Des insulines de nouvelle génération

L’insuline NPH (pour Neutral Protamin Hagedorn) a été la première forme d’insuline à action prolongée. Active environ une à deux heures après l’injection, elle agit ensuite pendant une quinzaine d’heures. Mais ce type d’insuline présente des inconvénients: l’activité de l’hormone n’est pas constante mais présente un fort pic après six à huit heures, la cinétique d’action est peu reproductible et il faut veiller à bien mélanger le produit avant de l’injecter. Les nouvelles formes d’insuline, mises sur le marché il y a une dizaine d’années, ne présentent pas ces inconvénients. Elles induisent donc moins d’effets secondaires (principalement des hypoglycémies nocturnes et une prise de poids) que l’insuline NPH.

Il existe deux analogues de l’insuline de longue durée: l’insuline détemir et glargine. Comme l’insuline NPH, ces molécules sont actives dans les deux heures suivant l’injection mais leur action peut s’étendre jusqu’à 24 heures. La dernière molécule mise sur le marché, l’insuline dégludec, agit elle durant 42 heures; c’est une insuline basale dite de durée d’action ultralongue.

Les études menées sur ces trois molécules depuis leur mise en circulation ont permis de confirmer qu’elles présentent un profil de sécurité meilleur que l’insuline NPH. Quelle que soit la molécule retenue, le praticien adaptera en fonction des besoins du patient la dose injectée ainsi que le moment de l’injection (le matin ou le soir selon les personnes).

Un traitement insulinique demande un suivi régulier et il s’accompagne toujours d’explications et de conseils pratiques permettant au patient de gérer son traitement et d’éviter au mieux les effets secondaires.

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Références

Adapté de «Quelle insuline pour quel patient en 2014?», par Pr Jacques Philippe, Service d’endocrinologie, diabétologie, hypertension et nutrition, Hôpitaux universitaires de Genève. In Revue médicale suisse 2014;10:1230-4. En collaboration avec l’auteur.

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