Le football occasionne de nombreuses blessures

Dernière mise à jour 13/08/12 | Article
Ballon de foot crevé
Les amateurs comme les pros se blessent le plus souvent seuls. Précisions.

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Même si le football est l’un des sports les plus populaires, qui a d’indéniables bienfaits pour notre métabolisme, il n’en est pas moins l’un des plus risqués (voir encadré). Et cela, pour les professionnels comme pour les amateurs.

C’est souvent seul que le footballeur se blesse. «La plupart des blessures musculaires ainsi que la plupart des blessures du genou se font sans contact, explique le Dr Marcos Del Cuadro, spécialiste de la médecine du sport au centre Vidy Med à Lausanne. Lors d’un démarrage, d’un changement de direction, à la réception d’un saut ou tout simplement en courant sur le terrain, un joueur peut se déchirer les ligaments croisés, les ligaments collatéraux ou les ménisques.» Or si tacles et autres chocs avec un adversaire sont difficiles à prévenir autrement que par un respect collectif, les blessures qu’un joueur s’inflige à lui-même peuvent, quant à elles, être évitées.

Faut-il interdire les têtes?

Choc

Outre qu’il met à rude épreuve les articulations, le football éprouve également le cerveau. «Lorsqu’un joueur est victime d’une commotion cérébrale lors d’un choc violent, il peut en résulter d’importantes conséquences, explique le Dr Del Cuadro, spécialiste du sport. Le problème avec ce genre de pathologie est qu’on a tendance à laisser le joueur sonné poursuivre son match, alors qu’il faudrait le remplacer aussitôt par un autre joueur.» Très souvent les commotions cérébrales sont banalisées, regrette l’expert. En cause, l’idée reçue qui dit que pour qu’il y ait commotion cérébrale, il faut forcément perte de connaissance. «Je reçois régulièrement des sportifs qui consultent plusieurs jours après un choc, se plaignant de maux de tête, de nausées, de fatigue, ainsi que de troubles de la concentration et qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Ces signes montrent qu’ils ont été victimes d’une commotion cérébrale sans le savoir. Pensant ne rien avoir vécu de grave, ils avaient repris leurs activés physiques, professionnelles ou scolaires comme si de rien était, alors qu’ils n’auraient pas dû.» Une personne qui reçoit un violent coup à la tête lors d’un match a donc intérêt à se retirer du jeu, à se reposer un ou deux jours et à prévoir une reprise progressive de ses activités sous contrôle médical. Mais même cette attitude ne constitue pas un traitement. «Il faut savoir que la répétition de commotions cérébrales peut engendrer des troubles neuropsychologiques graves, irréversibles, et qu’elles sont, dans certains cas, mortelles», conclut le médecin.

L’échauffement est essentiel

C’est le manque de condition des footballeurs – qu’ils jouent à Manchester United ou dans leur jardin avec des amis – qui favorise ces lésions sans contact. «Souvent, on constate chez le footballeur, même professionnel, un déséquilibre entre les muscles du tronc (ceintures lombaire et abdominale), du bassin (muscles fessiers) et des membres inférieurs (muscles ischio-jambiers et quadriceps). Ce déséquilibre favorise une surcharge musculaire chronique, aboutissant par exemple à des pubalgies (douleurs musculaires ou tendineuses de la région pubienne, ndlr) ou des claquages musculaires à répétition. Il est aussi à l’origine d’une instabilité du genou. Et la seule manière de parer à ces dégâts est le renforcement, associé à l’étirement, de l’ensemble de ces groupes musculaires, ainsi que le développement des abdominaux et des muscles du dos.»

La Fédération internationale de football (FIFA) a d’ailleurs sorti les grands moyens afin de sensibiliser les joueurs de tout niveau aux bienfaits d’un entraînement et d’un échauffement spécifiques: un guide baptisé «11 +» a été imaginé tout spécialement pour éviter les blessures. Une étude menée en 2010 en Suisse sur deux mille jeunes joueurs indique que ceux qui l’ont consciencieusement mis en pratique ont eu un taux de blessures (sans choc direct) de 30 à 50% inférieurs à ceux qui ont suivi un entraînement ordinaire. «Il s’agit d’exercices simples que la plupart des joueurs connaissent mais ne font jamais», souligne le Dr Del Cuadro. Le programme compte quinze exercices au total, divisés en trois parties: des exercices de course tranquille combinés à des étirements et à des contacts contrôlés avec un partenaire; six exercices axés sur la puissance du buste et des jambes, sur l’équilibre et l’agilité, chacun des exercices comprenant trois niveaux de difficulté; et enfin des exercices de course plus rythmée, associés à des démarrages et des reprises d’appuis.

Pour démontrer les bienfaits de l’entraînement, le Dr Del Cuadro prend l’exemple de l’ancien joueur de la Juventus de Turin, le Tchèque Pavel Nedved: «Il est l’un des très rares joueurs qui, hormis les coups pris lors de contacts, ne s’est jamais blessé. Un fait étonnant qu’il a lui-même expliqué par le fait que, dès son plus jeune âge, il a toujours privilégié un bon entraînement de renforcements/étirements et échauffements adéquats.» Une façon de rappeler aux amateurs que débouler sur le terrain fier comme un paon, sans échauffement aucun, et décider de shooter de toutes ses forces dans le ballon pour impressionner la galerie, c’est prendre le risque de se déchirer les muscles. En résumé: c’est une très mauvaise idée!

Deux accessoires essentiels

Crampons
Chaussures de football, à crampons

Sur du gazon ou une surface molle, les crampons sont essentiels. Ils donnent de l’appui au joueur et lui évitent de glisser. Ils sont en revanche inutiles sur une surface parfaitement stable. (Photo: istockphoto.com/sasimoto)

Protège-tibias

Encore facultatifs dans les années 80, les protègetibias sont devenus obligatoires. Ils constituent une armure indispensable contre certaines blessures. Dans l’idéal, ils devraient également être portés lors de l’entraînement, par les professionnels comme par les amateurs.

Points positifs du football

Système cardiovasculaire

Une étude reprise par la FIFA explique que la pratique du football permet de diminuer les risques cardiovasculaires. La Fédération internationale de football propose ainsi de plus en plus de projets pour favoriser l’activité physique par le foot, auprès des jeunes et des moins jeunes – ces derniers doivent cependant s’assurer qu’ils ne présentent aucune contre-indication médicale.

Endurance

Trotter sur le terrain avec des phases d’accélération permet d’améliorer l’endurance, mais aussi le sens de l’équilibre et la maîtrise de son corps.

Esprit d’équipe

Au sein d’une équipe officielle ou avec des amis, jouer au foot est une manière d’apprendre à se socialiser, d’entrer en relation avec d’autres autour de règles de bonne conduite, de s’entraider au sein d’un groupe et de se soutenir dans l’effort.

Points négatifs du football

Cerveau

Lors de chocs directs tête contre tête, un joueur s’expose à des commotions cérébrales (lire encadré), voire à des fractures du crâne. Les coups de tête répétés sur le ballon peuvent occasionner des lésions du cerveau se traduisant par des troubles cognitifs ou une démence précoce. Chez les enfants, ces coups de tête sont plus dangereux encore. Leur boîte crânienne est fragile, le cerveau plus petit et il bouge davantage.

Bas du dos

Les courses répétées associées aux éventuels déséquilibres musculaires, favorisent les microtraumatismes lombaires avec notamment une surcharge des disques intervertébraux, qui peuvent occasionner des lombalgies aiguës, voire chroniques.

Chevilles

Un joueur de foot expose ses chevilles à de nombreux traumatismes – entorses et contusions –, qui, lorsqu’ils sont répétés, entraînent des douleurs chroniques ou une instabilité. Les professionnels ont bien souvent, en fin de carrière, soit à 40 ans tout au plus, des lésions d’arthrose des chevilles, comparables à celles d’une personne bien plus âgée.

Genoux

Ils sont les principaux points faibles du footballeur, qui s’expose à tous types de lésions: atteinte du ménisque, déchirure des ligaments latéraux ou croisés ou fracture. Ces traumatismes peuvent évoluer en troubles dégénératifs de type arthrose

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