Le fast-food systématique: une addition bien trop salée
Ce travail a été dirigé par le nutrionniste Rhonda Sebastian (Département américain de l’agriculture). Il vient d’être publié dans le Journal of Academy of Nutrition and Dietetics(1). Il a porté sur l’ensemble de ce qui peut être réuni sous l’appellation «sandwichs»: cheeseburgers, hot-dogs, tacos, etc. La consommation de ces aliments est un phénomène massif: on estime que près de la moitié des Américains en consomment quotidiennement.
Du sel et des calories
Les chercheurs ont repris les données de l’étude «WWEIA, NHANES 2009-2010», qui avait analysé une journée de l’alimentation de 2973 femmes et 2789 hommes vivant aux Etats-Unis. Tous les repas associant du pain à d’autres aliments (viande, fromage, charcuterie, légumes…) ont été requalifiés en tant que «sandwichs». Le jour de l’étude, 54% des hommes et 44% des femmes avaient consommé (au moins) un sandwich. Or il apparaît que la quantité moyenne de sodium était bien supérieure à celle recommandée: ainsi, pour les hommes de 20 à 39 ans qui mangeaient des sandwichs, elle s’élevait à 4,541 g, et celle des témoins (groupe de comparaison) à 3,892 g.
Ces plats contiennent en moyenne 902 mg de sodium, soit 39% de la consommation recommandée pour les adultes, et 60% de celle proposée pour certaines personnes (les plus de 50 ans, les Afro-américains, les diabétiques, les hypertendus ou les personnes atteintes d’insuffisance rénale). Pourtant, ce type de plat n’est à l’origine que de 21% de la consommation quotidienne de sel des hommes et de 19% de celle des femmes, une preuve –s’il en fallait encore une– que l’alimentation des Américains reste encore beaucoup trop salée.
Il apparaît en outre que les personnes qui consomment des sandwichs (quel que soit leur âge) tendent à avoir un apport énergétique majoré de 300 à 400 kcal par jour.
Les auteurs de ce travail reconnaissent toutefois ne pas pouvoir extrapoler trop largement: les chiffres proviennent d’une étude menée sur un seul jour donné. «Un autre biais pourrait venir de la quantité de sel consommée directement à table ou par le biais de certains médicaments et qui n’était donc pas prise en compte, souligne le site Medscape. Or, aux Etats-Unis, 6,2% de la quantité de sodium quotidienne vient du sel de table et 1% des médicaments ou suppléments alimentaires.»
Diminuer la taille des parts
Pour autant, les conclusions de ce travail sont hautement crédibles: l’éducation sanitaire doit aussi passer par une sensibilisation à la composition des ingrédients utilisés pour confectionner des sandwichs afin de limiter les apports en sodium. Informer sur la teneur en sel et en calories des composantes des sandwichs pourrait contribuer à mieux équilibrer l’alimentation.
Il conviendrait aussi d’inciter à diminuer la taille des parts, car la consommation calorique moyenne est généralement bien supérieure à celle recommandée. Et ces recommandations dépassent de très loin la seule population américaine.
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(1) Un résumé (en anglais) de cette publication américaine est disponible ici.