De la marche contre l’arthrose du genou

Dernière mise à jour 11/07/14 | Article
De la marche contre l’arthrose du genou
Des chercheurs américains démontrent que marcher permet de préserver la mobilité des personnes souffrant d’arthrose. Utiliser un podomètre doit devenir aussi naturel que d’user d’une balance.

L’arthrose est la plus fréquente des maladies affectant les articulations. Elle touche aujourd’hui plus de la moitié des personnes âgées de plus de cinquante ans, et concerne directement environ un million de Suisses. Une maladie très répandue dont les causes demeurent pour partie inexpliquées et à laquelle la médecine n’apporte que peu de réponses.

L’arthrose s’attaque toujours au cartilage des articulations. Son évolution est imprévisible et ses mécanismes demeurent largement méconnus. On ne peut la guérir, les seuls traitements existants sont symptomatiques. C’est tout particulièrement vrai pour l’arthrose du genou, assez répandue parmi les seniors. En France, par exemple, 30% des personnes de 65 à 75 ans en souffre. La plupart des personnes touchées marche moins afin d’apaiser les souffrances. Les douleurs de l’arthrose étant de type mécanique, elles augmentent avec la mobilisation des articulations touchées et elles diminuent au repos.

Faut-il réduire ses mouvements et moins marcher quand ses genoux sont touchés? Rien n’est moins certain: une telle attitude (bien compréhensible) pourrait être en réalité contre-indiquée: de récentes études tendent à démontrer que certaines activités physiques permettraient au contraire de soulager une partie des douleurs liées à la maladie.

Podomètre

Une équipe de chercheurs américains, dirigée par Daniel K. White (Université de Boston), s’est ainsi intéressée aux effets de la marche chez les malades et les personnes susceptibles de souffrir d’arthrose du genou. Les résultats de l’étude viennent d’être publiés dans la revue Arthritis Care & Research(1).

Ce travail a été mené sur 1788 personnes faisant partie de la Multicenter Osteoarthritis Study, une grande étude de cohorte américaine consacrée à l’étude de cette affection. Les personnes concernées avaient 67 ans de moyenne d’âge, un IMC moyen de 31 kg/m2, et 60% des participants étaient des femmes.

Chaque volontaire était équipé d’un podomètre fixé à une cheville. Les chercheurs ont ainsi mesuré le nombre de pas habituellement effectués par chacun d’eux pendant une période de sept jours. Ils ont procédé à une évaluation de la mobilité de chaque personne. Puis ils ont renouvelé l’expérience deux ans plus tard. On considérait ici qu’une personne souffrait de problèmes de mobilité lorsqu’elle se révélait incapable de parcourir plus d’un mètre par seconde.

Perte d’autonomie

Lorsque les chercheurs ont examiné les données collectées deux ans après le premier test, ils ont constaté qu’un certain nombre de participants avaient développé des problèmes de mobilité durant cette période. Ils ont également établi un fait pour le moins frappant: 80% des personnes qui avaient conservé une cadence normale étaient de grands marcheurs (au moins 5300 pas par jour). Ils ont également constaté qu’en-dessous d’un nombre de pas quotidiens compris entre 3250 et 3700, la mobilité du malade déclinait à coup sûr. Pour chaque tranche de 1000 pas supplémentaire, le risque de perte d’autonomie à la marche était, en deux ans, diminué d’environ 16% à 18%.

«Nos constatations semblent clairement indiquer que la marche contribue à la prévention de problèmes de mobilité chez les personnes souffrant d’arthrose du genou», résume Daniel K. White.Le chercheur (qui est également kinésithérapeute) envisage de tirer parti au plus vite d’une telle observation.

3000 à 6000 pas

«J’estime que nous devrions expliquer tous les bienfaits de la marche à nos patients souffrant d’arthrose du genou, explique-t-il. Nous devrions également les amener à mesurer leur activité physique à l’aide d’un podomètre. C’est là un geste finalement similaire au fait de se peser à l’aide d’une balance. Les malades qui débutent un programme de marche devraient tabler sur un minimum de 3000 pas par jour, et devraient tenter d’atteindre l’objectif des 6000 pas quotidiens. Au final, 3000 pas chaque jour, ce n’est pas si difficile.»

Attention, toutefois, à ne pas forcer: si l’activité physique demeure essentielle pour prévenir et apaiser l’arthrose, la pratique d’une activité sportive soutenue serait susceptible, à l’inverse, d’augmenter le risque de lésions des articulations.

__________

(1) Un résumé (en anglais) de cette étude est disponible ici.

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