Adolescents: contre l’obésité, mangez plus souvent

Dernière mise à jour 18/10/13 | Article
Adolescents: contre l’obésité, mangez plus souvent
Une étude franco-finlandaise assez sophistiquée vient bousculer quelques idées trop vite reçues sur la meilleure fréquence des repas. Elle démontre que la manière dont nous nous alimentons a des effets sur nos gènes.

Combien de fois par jour? On dit et écrit beaucoup sur l’alimentation en général, et sur la bonne fréquence des repas en particulier. Il faut aujourd’hui ajouter à la liste la publication d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Finlande qui vient remettre en question ce que l’on tenait pour acquis. Cette étude vient d’être publiée dans la revue PLoS ONE et a été dirigée par Anne Jääskeläinen et Jaana Laitinen et menée par neuf chercheuses et chercheurs travaillant dans différentes institutions finlandaises et françaises

Deux collations en sus des trois repas

Les conclusions de ce travail original ne manqueront pas de surprendre: saviez-vous que faire cinq repas quotidiens réguliers (entendez un petit-déjeuner, un déjeuner et un dîner associés à deux collations) pourrait contribuer à protéger les adolescents contre l'obésité? Les chercheurs arrivent à cette conclusion en apportant la preuve que la fréquence des repas est de nature à moduler certaines des dispositions génétiques associées à l'obésité.

L’étude a porté sur 2215 garçons et 2449 filles réunis dans le cadre de la cohorte «Northern Finland Birth Cohort». Ils ont été suivis de la naissance à l’âge de 16 ans. Objectifs: identifier les facteurs de risque d’obésité en début de vie puis étudier l’impact de la fréquence des repas sur l'obésité et sur cette complication particulière qu’est le «syndrome métabolique». Les recherches portaient tout particulièrement sur les «variantes génétiques» connues pour être liées à l'obésité. Les auteurs ont pris en compte huit «polymorphismes nucléotidiques simples» (ou «SNP») à proximité de huit gènes connus comme étant des gènes de susceptibilité vis-à-vis de l’obésité.

Ne pas sauter le petit-déjeuner

Au final l’analyse montre que la prise de cinq repas par jour est associée à une réduction du risque de surpoids et d'obésité; et ce chez les adolescents des deux sexes. Ce modèle est en outre associé à un risque réduit d’obésité abdominale chez les garçons. Tout se passe comme si les cinq repas réduisaient la part jouée par la susceptibilité génétique. Avec, d’autre part, une confirmation: le fait de sauter le petit-déjeuner est bien associé à un indice de masse corporelle (IMC) ainsi qu’à un tour de taille plus élevés.

Les valeurs normales de l’IMC sont comprises entre 18 et 25. Les adolescents finlandais avaient en moyenne un IMC de 21,2 et cet indice était un peu plus élevé (21,9) chez ceux ayant un risque génétique d’obésité élevé. C’est sur cette base que les chercheurs ont observé séparément les différents modèles de repas.

Deux parents obèses = risque maximal

D’autres études ont récemment apporté la démonstration que le fait d’avoir des parents obèses augmente le risque d’obésité pour leurs enfants. Ou encore que si la mère prend plus de sept kilogrammes au cours des vingt premières semaines de sa grossesse le risque d'obésité chez son enfant sera statistiquement augmenté. Et ce risque est encore plus grand chez l’enfant s’il existe une obésité maternelle avant la grossesse. Il faut aussi ajouter un fait trop méconnu: l'obésité paternelle avant la grossesse est autant en cause que la maternelle pour ce qui est de l'obésité de l’enfant à l'adolescence. Concrètement, le risque est maximal quand chacun des deux parents a un IMC supérieur à 25.

Un message d’espoir

Pour Anne Jääskeläinen «ces résultats montrent qu’il est important d’adopter dès le début une approche familiale de la prévention de l’obésité». Mais ce travail démontre aussi que rien n’est irréversible et que chacun doit «être conscient que les effets des prédispositions génétiques peuvent être modifiés par des habitudes de vie différentes».L’étude délivre ainsi un message d’espoir: la démonstration que ce que l’on croyait hier encore comme étant inscrit de manière indélébile dans nos gènes peut être modifié par des habitudes et des comportements différents de vie – comme, ici, la fréquence des repas.

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