La greffe de la dernière chance

Dernière mise à jour 20/01/14 | Article
La greffe de la dernière chance
Quand la chimiothérapie et la radiothérapie ont échoué. Quand l’enfant atteint d’un cancer du sang rechute, après des mois, voire des années de traitement. Il faut garder espoir.

Même après ces échecs, il reste une chance sérieuse de guérir sa leucémie: la transplantation de cellules souches hématopoïétiques (celles qui produisent toutes les cellules sanguines). Sur les plans technique et logistique, ce genre de transplantation constitue un traitement d’une extrême complexité. Elle requiert des compétences professionnelles pointues et une infrastructure hospitalière de premier plan. Ne serait-ce que pour accueillir pendant deux à trois mois des patients immunosupprimés à 100%, pour lesquels le moindre germe peut s’avérer fatal.

Trouver un donneur

Les difficultés commencent en amont déjà de l’intervention. En effet, trouver un donneur est une affaire délicate, même s’il existe trois sources possibles de greffe: la moelle osseuse, les cellules souches dites périphériques –parce qu’on les trouve dans le sang– et le sang placentaire (extrait du cordon ombilical). «La situation idéale est celle où le patient n’est pas enfant unique, car alors il y a une chance sur quatre pour qu’un frère ou une sœur soit compatible. Dans le cas contraire, nous faisons appel aux banques internationales de cellules souches. Mais il faut compter trois mois de recherche. Si on ne trouve rien, nous prenons un des parents, dont la compatibilité est toujours de 50%. Toutefois, sur le plan médical cela représente une transplantation extrêmement délicate», explique le Dr Marc Ansari, responsable de l’unité d’onco-hématologie pédiatrique.

Autres indications

Chaque type de greffe a ses avantages et ses inconvénients. La moelle permet une reconstitution plus rapide du système immunitaire. Mais le donneur doit subir un prélèvement au bloc sous anesthésie générale. Les cellules souches périphériques sont prélevées au moyen de prises de sang, mais le risque de toxicité est plus élevé pour le receveur. Le sang de cordon, quant à lui, stocké dans une banque mondiale est rapidement disponible. C’est son grand avantage. Pourtant, là aussi, les risques d’infection sont plus importants qu’avec la moelle.

Si la grande majorité des patients guérit, le taux de réussite des greffes de cellules souches hématopoïétiques varie en fonction des spécificités du cas, du profil génétique de l’enfant et de la pathologie. En effet, le cancer du sang n’est pas la seule affection soignée par ce type de greffe. Cette technique est également indiquée pour le traitement d’une vaste palette de maladies hématologiques malignes ou non malignes, acquises ou congénitales.

Première médicale

D’ailleurs, la liste des indications s’allonge toujours davantage. «En avril, par exemple, notre unité a été le théâtre d’une première médicale romande: la transplantation de cellules souches pour un enfant atteint de drépanocytose, une maladie congénitale de l’hémoglobine. L’intervention s’est parfaitement déroulée», se réjouit la Dre Fanette Bernard, cheffe de clinique, spécialiste des greffes à l’unité d’onco-hématologie pédiatrique.

Pulsations – Novembre-Décembre 2013

Article original: http://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/nov-dec2013.pdf

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