Tranquillisants et somnifères

Dernière mise à jour 04/07/11 | Article
personne endormie
Les tranquillisants et les somnifères sont les psychotropes les plus souvent prescrits. Mais quand les prescrit-on? Provoquent-ils des effets indésirables? Le point avec Pro mente sana.

Ces médicaments ont pour effet de calmer, de diminuer l’anxiété et de favoriser le sommeil. Les médecins généralistes les prescrivent fréquemment, non seulement lors d’anxiété ou de troubles du sommeil, mais aussi en cas de maux indéterminés ou de symptômes de stress.

Benzodiazépine

Les médicaments à base de benzodiazépine (généralement appelés simplement «benzodiazépines») constituent le plus grand groupe de tranquillisants et de somnifères. Ils agissent sur le métabolisme du système GABA (acide gamma-aminobutyrique) dont ils renforcent l’action, ce qui a pour effet d’atténuer la perception des stimuli qui atteignent l’organisme. Les contraintes et les événements difficiles agissent avec moins d’intensité sur le psychisme. Les sensations internes telles que l’agitation, l’anxiété ou la tension sont atténuées. Parmi les médicaments à base de benzodiazépine les plus fréquemment prescrits en Suisse sont le Temesta©, le Xanax© ou le Lexotanil©. Il existe encore beaucoup d’autres marques, de sorte que les utilisateurs ne savent souvent pas qu’ils prennent de la benzodiazépine. On reconnaît souvent les médicaments à base de benzodiazépine lorsque le nom de la substance active (à ne pas confondre avec le nom du médicament) se termine par le suffixe «-epam». Le principe actif du Temesta© est par exemple le lorazépam.

Les benzodiazépines agissent d’une manière fiable et provoquent une détente agréable. La musculature se détend et l’anxiété diminue nettement. Les benzodiazépines sont très bien tolérées et possèdent peu d’effets indésirables, ce qui explique pourquoi elles sont fréquemment prescrites. Elles peuvent provoquer une fatigue diurne; dans de rares cas, une réaction paradoxale d’excitation ou d’irritabilité a été observée. Des troubles de la mémoire peuvent parfois apparaître. Lorsque les benzodiazépines sont prises avec d’autres médicaments à effet sédatif ou avec de l’alcool, elles peuvent provoquer un ralentissement excessif de certaines fonctions de l’organisme, limitant notamment considérablement les capacités de conduite de véhicules. La consommation d’alcool est donc à éviter absolument lorsque l’on prend des benzodiazépines. Le risque de dépendances lié aux benzodiazépines est élevé et doit être pris très au sérieux.

Quand l’emploi de benzodiazépines peut-il engendrer une dépendance?

Une personne qui prend occasionnellement des benzodiazépines en cas d’urgence lorsqu’elle doit faire face à une situation de crise ne risque pas de devenir dépendante. Il en va de même lorsque le médecin les prescrit durant quelques semaines pour surmonter une crise. En revanche, lorsqu’une personne prend des benzodiazépines pendant plusieurs mois voire plusieurs années, le risque de dépendance physique et psychologique est très élevé. Sur le plan psychique, la dépendance s’exprime par un très fort besoin de prendre le médicament. De plus, les doses doivent être toujours plus élevées pour que son effet soit ressenti. On parle de dépendance physique lorsque l’arrêt des benzodiazépines provoque des symptômes de sevrage. Dans un tel cas, les symptômes que le médicament est censé combattre tels que l’anxiété, l’insomnie ou l’agitation se manifestent avec plus d’intensité qu’auparavant. Le sevrage peut aussi provoquer des symptômes corporels tels que des maux de tête, des tensions musculaires ou des crampes. Les benzodiazépines ne devraient donc pas être employées plusieurs mois de suite.

Ces médicaments sont aujourd’hui encore trop souvent prescrits sans précautions suffisantes et les patients ne sont pas assez informés des risques de dépendance. Si votre médecin vous prescrit un médicament de cette catégorie depuis plusieurs mois, parlez-en avec lui. Un séjour hospitalier peut parfois être nécessaire pour procéder à un sevrage. Dans ce cas, la dose du médicament est progressivement réduite jusqu’à ce que l’organisme se réhabitue à vivre normalement sans ce produit.

Autres tranquillisants et somnifères

A côté des benzodiazépines, il existe un certain nombre d’autres médicaments qui sont le plus souvent utilisés pour soigner les troubles du sommeil et dont le risque d’engendrer une dépendance est, à ce qu’il paraît, plus faible que celui des benzodiazépines. En Suisse, les médicaments à base des principes actifs suivants sont autorisés: zolpidem (p. ex. Stilnox©), zopliclon (Imovane©) et zaleplon (Sonata©). Bien que leur composition chimique diffère de celle des benzodiazépines, ces médicaments agissent également sur le système GABA. Attention, ces médicaments ne devraient pas non plus être employés sur une période trop longue.

D’autres médicaments comme le Buspar© (principe actif: buspirone) et Insidon© (principe actif: opipramole) ont un effet plus spécifiquement anxiolytique et n’entraînent aucune dépendance. Ils sont surtout prescrits pour soigner l’anxiété.

Avant de prendre des substances chimiques, on peut naturellement essayer de favoriser le sommeil en employant des médicaments à base de plantes. On sait que le houblon, la mélisse et la valériane ont des vertus apaisantes et aident à s’endormir. A dose normale, on n’observe presque pas d’effets indésirables. Ces produits peuvent être consommés sous forme de tisane. On en trouve aussi sous forme de tablettes dans les pharmacies.

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Texte extrait d'une publication Pro Mente Sana

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Article original: http://www.promentesana.org/upload/application/60-pmsbrochuremedpsychotropes.pdf

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